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Les colonies grecques

 

 

L’histoire de la philosophie commence dans les colonies grecques situées sur les territoires actuels de la Turquie, de la Sicile et de la Grèce.

Pour la première fois, des hommes – les premiers philosophes – ne se contentent plus d’expliquer l’univers en racontant une légende sur la création du monde. Ils osent poser ouvertement une question à laquelle il est difficile de répondre : « De quoi est fait l’univers ? » Et pour y répondre, ils ne font appel ni à Dieu ni à la magie. Cependant nous ignorons ce qu’ils ont vraiment écrit car il ne nous reste que des fragments de leurs livres.

 

 

 

LES COLONIES GRECQUES

Au VIIIe siècle, des familles grecques s’embarquent à la recherche de terres fertiles

Elles fondent des cités sur les côtes d’Afrique du Nord, de la Sicile, de l’Italie du Sud,

De l’Espagne et de la Gaule.

 


Les présocratiques

 

Thalès

(624-546 av.J.-C.)

 

 

 

 

L’univers est pour Thalès un organisme vivant,                                                        On raconte qu’il prédit l’éclipse

Alimenté par les vapeurs d’eau.                                                                                    Solaire de 558 av. J.-C.

 

 

Thalès habitait dans le riche port de commerce de Milet sur la côte de l’actuelle Turquie. C’était un politicien, un astronome, un géomètre à qui cinq théorèmes sont attribués. Il ne nous reste rien de lui. On le considère comme le premier philosophe pour avoir mis l’eau, ou l’humidité, à la base de sa théorie du monde. En affirmant que l’eau est nécessaire à la vie et à la source de toute chose, Thalès est arrivé à donner une hypothèse sur l’origine des choses sans utiliser d’image ou de fable. Ce n’est pas une proposition imaginaire mais rationnelle. En cherchant l’idée principale qui organise l’univers, il permet à ses contemporains de comprendre ce qui relie entre eux tous les éléments et que l’univers forme un tout cohérent. Voilà pourquoi sa pensée est philosophique.


Les Présocratiques

 

Anaximandre

(610-546 av. J.C.)

 

 

                        Selon Anaximandre les hommes ont évolué

                         à partir du poisson, toute créature venant de l’eau.

 

 

                                                                                                              Il a dressé une carte du monde connu à son époque.

 

 

 

 

Anaximandre vivait aussi à Milet et appartient à la même tradition de penseurs qui s’interrogent sur la matière du cosmos. Astronome et géographe, il est le premier à construire une véritable théorie sur l’univers. C’est aussi un moraliste qui s’interroge sur les valeurs de la vie. Anaximandre s’aperçoit que la vie comporte beaucoup de changements : ce qui est né doit mourir, les qualités d’un être vivant ne sont pas éternelles (notre taille, notre force, la couleur de nos cheveux changent par exemple). Il estime donc que seul ce qui ne change pas ni ne meurt peut être à l’origine des choses. Il s’agit donc de quelque chose d’illimité, d’éternel et sans qualité précise.

 


Les présocratiques

 

Anaximène

585 – 528 av. J.-C.

 

 

 

 

 

Anaximène pensait que la terre était plate et flottait, portée par l’air.

Il décrivait les étoiles comme des clous enfoncés dans la voûte céleste.

 

 

 

Anaximène était l’élève d’Anaximandre et le troisième grand penseur de Milet. Pour lui, l’air est le principe premier du monde : puisque les hommes ont besoin de respirer pour vivre, l’air est la source de toute vie et de toute chose. La vie dépend donc du degré de condensation de l’air. Quand l’air se condense ou épaissit, il peut devenir successivement nuage, eau, boue et pierre. Quand l’air se raréfie, il se transforme en feu. Anaximène ajoutait que l’âme des gens était aussi faite d’air. En effet pour les Grecs la respiration est associée à la vie – ne dit-on pas encore « rendre son dernier souffle » ? L’air est donc un principe très important pour Anaximène puisqu’il explique à la fois le monde matériel et le monde spirituel.


Les présocratiques

 

Pythagore

(571 – 496 av J.-C.)

 

 

 

 

 

 

 

Pythagore inventa le théorème du carré de l’hypothénuse et de la table de multiplication.

Il ne mangeait pas de haricots, car, coupés en deux, ils ressemblent à des embryons.

 

 

 

 

Né à Samos, il voyagea en Égypte et s’installa en Italie où il créa une école. On y enseignait tout à la fois les mathématiques et la religion dans le but de se purifier. Il influença Platon et Aristote et toute la pensée mathématique de l’Occident. La notion fondamentale de sa philosophie est l’harmonie. Pythagore découvrit qu’en diminuant de moitié la corde d’une lyre, le son produit est une octave plus haut. Il étendit ce rapport entre les nombres et l’harmonie musicale au monde entier : l’univers lui-même produit selon lui une musique céleste. Pour Pythagore, toutes choses peuvent donc être traduites en nombres et leurs relations en rapports numériques.


Les présocratiques

 

Héraclite

 (536 – 470 av J.-C.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour traduire le changement incessant de la vie, Héraclite disait que

 l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.

 

 

 

 

Né à Éphèse, il fut surnommé « l’obscur » par ses contemporains qui avaient du mal à le comprendre. Héraclite affirme que le monde est en éternel devenir : tout change tout le temps, rien n’est fixe ni permanent. Ce changement incessant vient de l’opposition des contraires. Dans chaque choses deux ou plusieurs contraires s’opposent : chaud et froid, grand et petit, bien et mal, etc. Cette lutte des contraires est éternelle. La victoire de l’un n’est jamais que temporaire. Du coup, tout est relatif : l’eau de mer est mauvaise pour les hommes mais bonne pour les poissons. Il n’y a pas d’opposition entre le corps et l’âme, le matériel et l’immatériel puisque c’est la même loi qui régit tout.


Les présocratiques

 

Parménide

 (501 – 492 av J.-C.)

 

 

 

Pour Parménide, la réalité peut être figurée par une sphère invisible,

car cette forme symbolise l’harmonie : tous les points de sa circonférence

sont à égale distance du centre.

 

 

Né à Elée, au sud de l’Italie, dans une famille renommée. Il ne nous reste que cent cinquante vers de son poème didactique Sur la nature. Parménide est le plus abstraits  de tous les Présocratiques. Il s’oppose à Héraclite en affirmant que la diversité des choses et leurs changements ne sont qu’une apparence. Derrière ces changements, il existe, selon lui, quelque chose d’immuable et d’éternel : ce qu’il appelle l’Être (ce qui est). Mais cette réalité n’est pas visible : elle dépend de la pensée et non des sens. Et comme on ne peut penser que ce qui est, la pensée et la réalité ne sont pour lui qu’une seule et même chose. Parménide s’intéresse à l’unité éternelle du monde.


Les présocratiques

 

Empédocle

(490 – 430 av J.-C.)

 

 

 

Empédocle sauta dans le cratère de l’Etna pour prouver à ses disciples

sa divinité. Le volcan recracha, dit-on, une de ses sandales…

 

 

 

 

Empédocle est né en Sicile, Agrigente. D’une forte personnalité, c’était un homme d’État, un médecin et un poète. On dit qu’il accomplissait des miracles. Il ne nous reste que quatre cents vers de son poème Sur la nature et cent vers de son poème Purifications. Il pense comme le médecin Hippocrate que le monde est composé de quatre éléments : le feu, l’air, l’eau et la terre. Ces éléments sont, selon lui, éternels, immuables et doués de conscience. Rien n’est créé et rien n’est détruit mais tout se transforme selon la proportion de ces quatre éléments dans une même chose. Leurs rapports sont réglés par deux forces, l’amour et la haine, qui les unissent et divisent tour à tour.

Ces pages sont empruntées au Livre des Philosophes, de Laurent Dechery avec les illustrations de Peter Lawman (éd. Gallimard Jeunesse). Il est à votre disposition au CDI.

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Pour poursuivre cette étude, je vous recommande aussi la lecture du roman Le monde de Sophie de Jostein Gaarder, éd. Point seuil.

 

 

Le lien suivant propose des extraits commentés de ces philosophes :

               

                    http://philoctetes.free.fr/index.htm